- Pardon, c'est de ma faute, j'aurais dû te préparer à ce cas de figure, lui dit-il en se grattant la tête, pensif, C'est un phénomène si rare que j'ai estimé sur le moment que cela pouvait attendre.

Alors ça, c’était une première.

Après avoir donné une sphère du voyageur à une autre âme perdue, la guide se débarrassa de son apparence de vieille femme avant de retourner dans son monde.

La nuit et le jour n'existaient pas vraiment pour les serviteurs divin. Du moins pas à proprement parler.

- Je… Tu te trompes ! paniqua-t-elle en reculant.

- Le plus joli, reprit-il d'une voix intensément intime, c'est celui-là.

Arya le regardait avec de grands yeux choqués. Avait-elle bien entendu ?

- Ça m’a parut tellement plus long, dit-il d’une voix plus basse. À peine audible.

Arya s’enfonça dans la forêt, non sans appréhension, en songeant à son maudit sens de l’orientation, quasi inexistant.

Arya poussa un soupir en refermant la porte de sa chambre derrière elle.

- C'est trop d'honneur, Vespiyomi Sama. Merci du fond du cœur. J'accepte avec joie.

- Notre vénéré Seigneur, Vespiyomi Sama ! Annonça soudain la voix d’un serviteur.

-        Tout va bien ? Lâcha Biorna, cynique, tu veux que je t'aide, la nouvelle ?!

Deux gardiens ouvrirent la grande double porte, et Arya s'enfonça dans l'opulence de la pièce somptueusement décorée. La Guide s’accrocha à son masque d'impassibilité, mais intérieurement, elle était complètement émerveillée.

Arya émergea du bain, l'eau parfumée ruisselant sur sa peau, laissant une traînée de lumière dans son sillage. Ses deux servantes...

- Arya ?... Aaaarya ?

- Non. Tu reviens, maintenant. Lâcha-t-il d’une voix tranchante, le regard semblable à une tempête grondante. Je t'attends. Dépêche-toi.

- Putain, ils t’ont effacé la mémoire, réalisa-t-il dans un souffle.

- Si tu étais vivante depuis tout ce temps… Pourquoi t’es jamais venu me voir ?! Pourquoi tu m’as laissé crever comme ça !? Sa voix éraillée était teintée de tristesse et de rage. Elle pouvait sentir, à la manière dont il lui touchait le visage, à la fois tendre et désespérée, l'ampleur de la souffrance qu'il avait endurée. Les yeux larmoyants d’Arya se perdaient dans ceux de l’humain, cherchant à comprendre le labyrinthe complexe de son âme. - Réponds-moi, putain ! Megumi !

Le regard d’Arya était perdu dans le vague.