Dans ses yeux brûlaient une admiration sincère, un respect qui allait au-delà de l’amour ou du désir. C’était quelque chose de beaucoup trop fort. Quelque chose que l’on n'était supposé ressentir que pour son créateur. Et la raison de cet interdit la frappa soudain de plein fouet. On ne pouvait adorer que Dieu. Ce genre de regard ne pouvait être réservé qu’aux divinités. Hayate n’était pas censé la regarder ainsi. Il n'en avait pas le droit. Voilà pourquoi ils étaient maudits

- Hein ?! Attendez, mais… On est déjà demain là ?! S'exclama-t-elle.

Son hésitation était longue. Beaucoup trop longue. Et la nervosité de Megumi enflait comme une tumeur dans son estomac. Elle noua nerveusement ses doigts devant elle, et attendit sa réponse. Impatiemment. Elle faisait de son mieux pour cacher que son silence la torturait , mais visiblement, elle n’était guère convaincante. Il la regardait du coin de l’œil, intensément. Et l’ombre d’un petit sourire satisfait venait effleurer le coin de ses lèvres. -          Comment réagirais

-          Alors ? S’enquit Loki à voix basse, une fois la porte refermée derrière elle.

Iseult se sentit partagée entre la gêne et la reconnaissance en songeant que non seulement il s’était embêté à lui remplir une bassine...

- Je vais très bien, merci, Vespiyomi Sama, bégaya-t-elle en joignant nerveusement ses mains devant elle. Elle garda les yeux baissés, focalisés sur ses souvenirs agréables pour ne pas penser à Hayate. Et à tout le reste… - En es-tu certaine ? Je sens pourtant vibrer en toi un grand tourment… Vespiyomi sama fixa Megumi avec une troublante perspicacité, comme s'il avait accédé à la trame même de son être. Un frisson traversa l'échine de Megumi, et son cœur rata un battement. E

Megumi sentit une montée d'émotions l'envahir alors qu'ils se tenaient devant cette porte imposante. Instinctivement, elle serra plus fort la main de Loki dans la sienne, cherchant un ancrage, un soutien face à l'incertitude qui l'envahissait.

-          Iseult, regardez-moi. Elle entendait ces mots comme dans un brouillard. Ils lui paraissaient lointains. Si lointains qu'elle...

- Par tous les noms du Créateur, Arya, réfléchis ! A quoi bon poursuivre cette route ?! Tu es un serviteur divin, maintenant ! Tu ne pourras plus retourner parmi les humains !

Le voir en plein jour avait quelque chose de rassurant. Les contours effrayants qui avaient terrifiés Iseult dans la pénombre semblaient s'estomper, dissipant les ombres menaçantes sur son visage. A présent, bien qu'il conservait une stature imposante, la lumière du soleil adoucissait ses traits.

- Et il pourrait me faire traverser le désert sans problème ? Insista-t-elle, tandis que le marin la guidait vers l’arrière du navire. -...

Dans la pénombre de la pièce, un silence épais s'était installé, presque tangible. Megumi, le regard écarquillé par l'effroi, se tenait face à Loki, dont l'expression s'était figée dans une stupéfaction totale.

Sa voix se brisa. Il déglutit, le visage baissé et porta sa main à son visage.

- Bon, je rentre, décida-t-elle en se levant, Tu m’as gavé. T’es un gros gamin.

Prudemment, Iseult descendit les quelques marches menant dans le couloir étroit du navire. À la recherche de sa cabine portant le numéro...

- Mais… Hayate ? Tu as oublié de me parler de quelqu’un, Souffla-t-elle.

- Hein? Mais… Et en quel honneur ? S’étonna-t-il, tu la connais ? Les iris rouge de l’Orc se posèrent à nouveau sur elle, inexpressifs,...

-         Tu ne le feras pas, murmura-t-il, d’une voix rauque, en descendant légèrement sa main, pour sentir à nouveau ses battements contre sa paume, Si ton cœur se rappelle réellement de moi, t'éloigner est la dernière chose dont tu as envie…

Le regard d’Iseult ne s’arrêta que très brièvement sur le panneau affichant « Salotelis ». Toute son attention était focalisée sur la ville portuaire. Les rues pavées bruissaient d’une effervescence particulière, les maisons affichaient des façades étonnement colorées, contrairement à celles de son village qui se ressemblaient toutes et arboraient des tons plutôt neutres.

- Pardon, je voulais juste… te laisser  respirer un peu.