Megumi marchait à la suite d’Hayate, le regard perdu dans le vague, et le cœur encore tout chamboulé après leur intense discussion.

-         Si tu l’avais fait, murmura-t-il contre sa peau, tu ne chercherais même pas à t’éloigner de moi…

- Putain, les gens m’agacent à s’encombrer avec leurs gros sacs, là, râla Joshua. À cause d’eux, je n’ai jamais de place pour ranger mes affaires dans l’avion…

- Tu sens la clope…

- Mais ?

-         Ça ne changera rien, Hayate…

Tatiana le regardait avec de grands yeux ronds, les joues rouges, comme une enfant prise en flagrant délit de vol, tandis qu’il continuait de fumer tranquillement sa cigarette…

Tatiana se sentit soudain incroyablement déçue en réalisant qu’elle s’était trompée.

- Tu n'es qu'un menteur, Hayate. Chuchota-t-elle. Je ne te crois pas… Elle avait soufflé ces mots d’une manière presque triste. Épuisée même. Mais c’était involontaire. Elle avait la soudaine sensation de ne plus avoir de force... Etait-elle arrivé à sa limite ? « Impossible. Même si c’est dur, il faut que je reste concentrée jusqu'au bout ! » « Il faut que je reste froide ! » Elle ne devait plus jamais lui dévoiler ses faiblesses ! Elle se l’était juré ! - Je comprends… Moi

- Eh, surprise !!

- Toute la journée, je travaille comme un chien, pour cette sale pute ! Et voilà comment elle me remercie ! Résonna la voix de Joshua depuis la cuisine.

- Ça tue, ça aussi, fit Hayate en goutant un takoyaki avec appétit, c’est quoi à l’intérieur ?

Lorsque Tatiana se retrouva face à la porte de leur appartement, elle marqua un temps d’arrêt et fixa la poignée pendant un instant, la lèvre tremblante.

-         Ah, j’essayerai bien celle-là, aussi ! Ah, et celle-là, tiens !

Quelle coïncidence !

-         Mais pou’quoi on met pas un ba’con ? Râla la petite.

Lorsque les yeux de Megumi se posèrent sur la mer, elle faillit en pleurer, sans trop savoir pourquoi...

Megumi clignait bêtement des yeux tandis que Hayate enjambait une grosse moto noire dans le plus grand des calmes…

Megumi était en train d’enfiler sa robe lorsqu’elle entendit soudain une voix d’homme dans la chambre.

Megumi poussa un hurlement de terreur et se tourna en bondissant en l’air, les mains plaqués contre sa poitrine, comme si elle avait croisé le regard du diable en personne.