La douleur lui déchirait les muscles et les os. Il grogna en montant encore, poussant au-delà de ses limites.

« Elle est à moi ! hurla-t-il intérieurement, son esprit en ébullition. À moi, et à moi seul ! »

- Pardon... pardon d'avoir été si long... murmura-t-il, sa voix étouffée par le chagrin.

Hayate courait autour du cœur palpitant. Ses yeux scrutaient frénétiquement chaque corps suspendu. Son souffle était court, irrégulier, laborieux. Sa tête tournait, il avait l'impression qu'il allait  tomber dans les pommes à tout moment.

Comment allez-vous? Je suis désolée de ne pas vous avoir donné davantage de nouvelles mais j'attendais d'avoir mes résultats avant de vous en parler. Comme la plupart d'entre vous le savent j'ai des problèmes de santé depuis quelques temps.

Hayate avançait au pas de course à travers l'obscurité oppressante, ses pieds s'enfonçant dans le liquide visqueux qui recouvrait le sol. Le tourbillon d'âmes au-dessus de lui continuait de s'agiter en poussant des hurlements glaçants, inexorablement attiré vers une destination qu'il n'arrivait pas encore à distinguer. Hayate maintenait son rythme, malgré la douleur lancinante qui irradiait de sa cuisse. Sa blessure, à présent totalement réveillée, était désormais bien plus d

- Encore bravo pour tes efforts, humain... Mais hélas, tu arrives trop tard. Ces mots frappèrent Hayate comme un coup de poignard en plein cœur. Ses muscles se raidirent et son sang se glaça instantanément dans ses veines. Son regard continuait de fixer le chaudron, sans vraiment le voir. Les contours de l’objet se brouillaient, se déformaient, comme dans un cauchemar. Le temps sembla se suspendre, puis, lentement, son cœur recommença à battre, d'abord faiblement, puis de plu

- Voyez-vous cela, s'amusa Kaelis, son ton léger trahissant un mélange de surprise et de curiosité, un humain ? Ici ?

Ses pieds s'enfonçaient dans la chair du sol. Ils écrasaient les os des dépouilles qui se brisaient sous ses talons, s'incrustant profondément dans sa peau. Chaque pas aurait dû lui arracher un grognement de douleur, ou au moins provoquer en lui un certain inconfort, mais il était bien trop déterminé pour s'en soucier. L'euphorie qui montait en lui à l'idée de revoir Megumi était le plus puissant des anesthésiants. Rien ne pouvait plus l'arrêter, rien ne pouvait détourner son

Le grincement sourd de la porte résonna dans l’air, comme un cri étouffé venant d’outre-tombe. Le bois noirci semblait protester sous la pression. Mais enfin, après un effort considérable, il parvint à ouvrir la porte. Pour se retrouver face à un un mur entier de chair.

Hayate courait sur le pont à en perdre haleine.

- Parfait, maintenant on va pouvoir discuter…

La main droite d’Hayate, animée d’une volonté destructrice, serrait de plus en plus fort sa propre gorge. Il sentait à peine qu’il était en train de s’étouffer tant il était fou de colère. Des points noirs dansaient devant ses yeux, et sa vision devenait de plus en plus floue, mais il tenait bon, luttant contre cette force obscure qui tentait de le submerger.

Tout était confus.

C'était là, planté dans la roche, non loin du fleuve enflammé. Il ne fallut qu'un instant à Loki pour comprendre ce que c'était. Enfin, il l'avait trouvé ! La lame maudite, forgée dans le brasier du néant, ou du moins, le pommeau de cette lame, était là, bien enfoncée dans la paroi. Une roche rouge, scintillante, à peine perceptible au milieu de tout ce chaos !

Loki observait froidement Hayate, tandis qu'il traversait le pont en bondissant d’un côté à l’autre, comme une sauterelle, pour éviter les assauts des créatures suspendues au plafond.

- Ha ha, je pensais que tu le lui dirais avant de le laisser signer, s'esclaffa le gardien, un sourire narquois aux lèvres. Mais je comprends, il aurait probablement chipoté si tu l'avais averti, ha ha…

- Qu'as-tu à m'offrir en échange, humain ? S’enquit-il d’une voix malicieuse.

- Ha ha, vraiment ? Arrête ! Ne me dis pas que tu ne m'as pas cru ne serait-ce qu'une seconde ? N'étais-je pas incroyablement convaincant ?

Hayate le toisa de haut en bas, longuement, avant de prendre sur lui pour relâcher le mur. Ce ne fut qu’en se retrouvant sur ses pieds qu’il réalisa à quel point son état s’était aggravé. Il n’arrivait même plus à donner l’illusion que tout allait bien.