Megumi referma et s’adossa à la porte en gardant un regard prudent sur Sakura. La femme de chambre démêlait la longue chevelure de sa maîtresse sans lui accorder la moindre attention.

- Est-ce que tu ne serais pas en train de te foutre un peu de ma gueule, Eisuke ?

- Votre journée s'est bien passée ? s'inquiéta le jeune Yakyo. La jeune femme sentit son cœur manquer un battement et le regarda avec méfiance. - Pourquoi ? Sata t'a dit quelque chose ? - Hein ? Non, rien de spécial, pourquoi ?

Au petit matin, Megumi coiffait sa chevelure, le regard lourd et perdu dans le vague. Sans surprise, elle n’avait pas très bien dormi. Ou...

Pourtant, elle passa une bonne partie de la nuit à rêver des lèvres d'Eisuke, se posant sur la main de cette femme... Elle s'égara aussi par moment, et vit Hayate prendre la place d'Eisuke auprès de cette Sakura, et la vision de ses lèvres taquines, se posant sur cette main gantée lui était si intolérable qu'elle se réveilla en sursaut à de nombreuses reprises avant de voir la fin. Épuisée et chamboulée, elle se roulait aussitôt en boule dans ses couvertures, en essayant de c

Après s'être débarbouillée, et changée, Megumi se coiffa en pensant à Eisuke qui n'avait toujours pas quitté la salle principale.

- Prête ? s'enquit Eisuke.

Megumi était si stressée qu'elle en avait les mains moites. Elle venait à peine de sortir de la maison close, comment Isayama était-il parvenu à la retrouver aussi vite ? Cette auberge était loin d'être la seule de Ronoa.

Megumi ferma brièvement les yeux, le temps d'encaisser les mots du patron. Les filles avaient eu raison. Il n'allait pas la laisser partir si facilement, encore moins à présent qu'un de ses clients puissant s'intéressait à elle.

Megumi cligna bêtement des yeux, le cerveau vide tandis que les trois passants la regardaient avec le même égarement. Au départ, le temps d'un instant, elle eut l'impression de voir un mirage, et le temps sembla soudain s'arrêter. Elle n'entendait plus le moindre bruit autour d'elle...

- Megumi ! Te voilà !

Le lendemain, Megumi passa la journée à essayer d'apprendre à jouer du thuli, un instrument à cordes semblable à un erhu. Etant familiarisée avec le violon depuis son enfance, elle était la première surprise par la difficulté de cet instrument. Elle ne parvint à obtenir quelques notes correctes qu'en fin d'après-midi après avoir longuement pratiqué et sué, sous le regard attentif et encourageant de ses deux nouvelles amies. - Essaye d'enchaîner les notes maintenant, ce n'est

" Megu chan "

- Pour l'amour du ciel ! s'écria-t-elle soudain au bord des larmes, arrêtez de parler comme lui !

Megumi prit place aux côtés du client en retenant son souffle. Son cœur battait à mille à l'heure, elle ne savait plus où se mettre...

- Bien, voici le programme de la soirée, fit soudain Ajuri sans crier gare en entrant dans le grand couloir.

- Tu viens d'arriver, n'est-ce pas ? Quel est ton nom ?

Lorsque Megumi se retrouva dans un bureau spacieux, elle peina à ne pas s'évanouir tant son cœur battait à tout rompre.

- Combien as-tu sur toi ?

Sans le google map de son téléphone, Megumi peinait à retrouver son chemin. Elle tentait tant bien que mal de suivre sa carte, mais pour une jeune femme moderne comme elle, s'avancer sur un plan sans voir le petit point rouge pour lui indiquer sa position était presque une mission de survie.